Des nouvelles de demain

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As a golden rug, born from vacuum, gives itself birth to two vacuums, and time ceases to be, to change into weather, anything could start… and happen.

Tout commença en un éclair.
Puis le vide.
Une pluie d’étincelle dessina un tapis d’or en suspension dans le vide.

 

Le temps passa sur le tapis suspendu. Et le tapis suspendit le temps.
Le temps ainsi suspendu, immobilisé au présent, se fit changeant dans l’espace. Il devint capricieux et menaçant. Il solidifia le tapis volant à coups de mille tempêtes.

Le tapis ainsi solidifié se fit rigide et devint sol. Il sépara le vide de part et d’autre de ses deux faces symétriquement tissées, en deux vides hermétiques l’un à l’autre. Deux vides scellés par un sol d’or.

 

Chaque vide se désigna le vide du dessus, par opposition à l’autre, qui devint le vide du dessous. Il y eut donc physiquement deux vides, mais conceptuellement quatre : deux vides du dessus et deux vides du dessous, dans deux référentiels différents.

 

Rien jusque-là ne différenciait ces deux vides ; chacun pouvait continuer de se prendre pour celui du dessus. Et le temps, déjà passé, ne passait plus, les abandonnant à leur immobilité identique. Les deux vides restèrent figés et indiscernables l’un de l’autre.

 

Faute de temps, un oiseau, lui, passa sans s’arrêter. Il survola l’un des vides du dessus, puis le sol d’or, puis l’autre vide du dessus. Sa direction de vol distingua pour la première fois les deux vides. Elle leur donna l’orientation qui manquait à leur différenciation.

 

L’oiseau venait de tirer une flèche directionnelle d’un vide du dessus vers l’autre.

Le premier vide du dessus vit l’oiseau volé en direction du sol d’or, vers ce qu’il nommait le vide du dessous. Le deuxième vide du dessus vit l’oiseau venir du vide qu’il nommait celui du dessous, et s’éloigner du sol d’or pour le survoler lui, vide du dessus.

Il y eut ainsi un premier et un second vides du dessus.

 

Le tapis d’or se détendit. Il resta droit et plat pour maintenir la séparation entre les deux vides distincts qu’il avait créé, mais il s’ouvrit à de nouvelles formes d’évolution.

 

Les étincelles ancrées depuis toujours dans les replis de son tissage se répandirent de chaque côté de son sol doré. Elles grandirent en des milliers de graines d’acacias, vers les deux vides du dessus.

Un monde était né. Ou peut-être deux.

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